Joan tousse et se retourne dans son lit, elle a dû mal à dormir.
Des lumières bleues et rouges clignotent dans la nuit. Des policiers sont sur les lieux d’un crime.
Lt. Daghlian : Bonsoir chef. Je vous ai appelé pour vous prévenir, fallait pas vous déranger.
Will : Droguée ?
Lt. Daghlian : On n’en sait rien pour l’instant. C’est arrivé il y a une heure.
Will : Vous l’avez identifiée ?
Lt. Daghlian : Pas encore, elle n’avait pas de sac. Vous savez, nos hommes vont croire que vous ne leur faites pas confiance. Vous n’auriez pas dû venir pour si peu.
Will : Je ne veux pas instaurer ce genre de climat. Officier, vous avez pris un cliché de ça ? Il y a une belle empreinte.
Lt. Daghlian (en soupirant) : Osborn, venez par ici. Prenez une photo de cette empreinte.
Officier Osborn : Tout de suite. Au fait, le médecin légiste vient juste d’arriver.
Lt. Daghlian : Merci.
Will : Comment ça ? Le médecin vient seulement d’arriver ?
Officier Osborn : Euh, oui chef.
Will : Alors je suppose qu’on la trouvé avec cette couverture sur elle ?
Officier Osborn : Et bien, non monsieur. Son corps était découvert, je ne voulais pas qu’on la voie.
Will : Vous avez contaminé le lieu du crime, je vous signale. Vous avez enfreins la procédure 101.
Officier Osborn : Je suis désolé.
Lt. Daghlian : Allez chercher le médecin légiste. Merci. (À Will) Il n’est pas habitué aux homicides, chef. Il était en patrouille ce soir.
Will : Il a fait l’école de police comme tous les flics.
Lt. Daghlian : J’ai compris, je vais m’en occuper, d’accord ? Maintenant, je vous le répète, vous ne devriez plus venir lors des enquêtes de routines comme celles-ci.
Will : Le jour où je considérerais une enquête comme faisant partie de la routine, j’arrêterais d’exercer mon métier.
Joan continue de bouger et soudain entend une voix, quelqu’un l’appelle. Elle se réveille en sursaut. Elle se recouche, prend une peluche dans ses bras et met ses écouteurs.
Présentation
C'est le matin, Joan cherche une tenue à mettre et comment se coiffer.
Helen (se tenant sur les premières marches de l’escalier) : Joan, je vais être en retard au travail ! (elle marche vers la cuisine) Pourquoi mes enfants ont-ils cessez de m’écouter ?
Luke : On t’as jamais écouté, maman.
Helen : Merci, ce mystère est enfin résolu.
Will : Bonjour.
Helen : Bonjour, chéri. Ça va ? Ah. Je croyais que ta nouvelle situation devait t’apporter quelques avantages comme ne plus avoir à sortir en plein milieu de la nuit.
Will : Cette nuit, ce n’était pas professionnel.
Helen : Très drôle. Joan, je t’ais demandé de descendre ! Kévin !
Will : Laisse-le dormir.
Helen : Pourquoi ?
Luke : Maman, j’ai un truc à te demander. Tu sais les bougies et les cristaux qu’il y a dans ma chambre, faut surtout pas y toucher parce que je fais une expérience sur la lumière.
Helen (ignorant Luke) : Kévin doit aller chercher du travail aujourd’hui.
Luke : Une expérience de la plus haute importance.
Will (ignorant Luke) : Il ne connais personne, laisse lui le temps.
Luke : Qui pourra transformer nos vies à jamais.
Helen : Je ne t’écoute pas, Luke.
Luke : C’est bon à savoir.
Helen : Ça fait des mois qu’on habite ici, Joan s’est très bien adapté et Luke aussi.
Luke : Puisque tu le dis.
Will : Ce n’est pas la fin du monde s’il dort une demi heure de plus.
Helen : Le médecin a été très clair à ce sujet, Kévin n’a droit à aucun traitement de faveur. Et nous étions tous d’accord, si nous le traitons également, il s’attendra à ce que les autres fasse la même chose.
Will : Pas la peine de le répéter, j’étais la quand il a dit tout ça.
Kévin (entrant dans la cuisine) : Dis-moi, t’as jamais eu l’impression qu’on été en train de parler de toi ?
Luke : Non, jamais.
Kévin : Ouais, t’es trop ennuyeux.
Luke : C’est pour ça qu’on ne parle pas de moi.
Helen : Le journal est ouvert à la page des petites annonces, et j’en ai entouré quelques-unes.
Kévin : Quoi ? Y’a toujours aucun poste de PDG ? Le seul homme d’affaire que sa mère doit conduire au travail, ce serait original.
Helen : Certainement pas, parce que tu vas apprendre à conduire.
Kévin : Oh, mais j’ai appris à conduire, et c’est à cause de ça que je suis dans cette chaise.
Helen : Non, ce que je veux dire, c’est que tu… (Will lui saisit le poignet) Bon, peu importe, visiblement je t’en demande trop.
Joan est toujours dans sa chambre en train de s’habiller. Elle regarde par la fenêtre et voit un homme debout dans le jardin. Elle court vers la cuisine.
Luke : Alors en fait, il faut fixer les photons sur une feuille de papier et…
Joan : Il y a un voyeur dans le jardin !
Luke : Et un voyeur apparaît dans le jardin.
Helen : Quoi ?
Joan : Je ne plaisante pas.
Kévin : Euh, s’il vous faut un homme fort, appelez-moi.
Will, Helen, Joan et Luke sont dans le jardin.
Joan : Il était juste ici, il regardait vers ma fenêtre, il était ici.
Helen : Tu peux nous le décrire ?
Joan : J’ai pas vu son visage, mais il avait un manteau noir.
Luke : Ah oué, comme tous les pervers.
Joan : Je dis ce que j’ai vu.
Will : As-tu remarqué autre chose ? Par exemple, est-ce que tu as pu voir ses chaussures ?
Joan : Oui, c’est ça. Je lui ai demandé ou est-ce qu’il les avait acheté.
Helen : Ça pourrait très bien être monsieur Sellers. Tu sais bien qu’il est toujours dehors extrêmement tôt.
Joan : Ce n’était pas monsieur Sellers. Et en plus de ça, j’ai été réveillé en pleine nuit par une voix bizarre qui prononçait mon nom.
Helen : Joan, s’il y a une chose dont je sui certaine, c’est qu’il n’y avait personne dans ta chambre hier soir.
Joan : Maman, je suis pas folle.
Helen : Bon, viens prendre ton petit déjeuner, tu vas être en retard en cours.
Luke : Excusez-moi d’être en retard monsieur, j’ai eu des hallucinations.
Joan : Fermes-la, l’allumé de service.
Luke : Ah d’accord, c’est moi l’allumé, n’importe quoi.
Helen : Allez ça suffit, Luke rentre à la maison. On va prendre un petit déjeuner en paix.
Luke : Ce serait bien la première fois.
Luke et Helen rentrent dans la maison.
Joan : J’te jure que je l’ai vu, papa.
Will : Viens.
Au commissariat de police.
Lt. Dhaglian : Le nom de la victime est Abigail Dorsett, elle avait 18 ans et était en fugue. Elle a passé ces deux dernières nuits dans un foyer pour adolescents. On essaie de retrouver les parents. La victime a été agressée sexuellement, battue et étranglée. Et d’après le médecin légiste, elle n’est pas morte où on l’a trouvé.
Will : Il a analysé l’empreinte de pied ?
Lt. Daghlian : Oui, elle doit provenir d’une chaussure militaire.
Will : Quelqu’un qui aurait un rapport avec l’armée ?
Lt. Daghlian : Oui, c’est possible. Vérifiez dans tous les foyers pour adolescents de la ville, je veux sa voir si d’autres filles ont disparues.
Joan est dans le bus, elle regarde autour d’elle l’air inquiète, elle voit un homme bizarre qui l’observe. Puis elle aperçoit un garçon mignon qui l’a regarde. Elle descend du bus, et le garçon mignon descend aussi.
Garçon mignon (Dieu) : Salut, comment ça va ?
Joan : Ça dépend si tu me suis ou pas.
Garçon mignon (Dieu) : Ah non, pas du tout, je vais en cours.
Joan : T’es dans mon lycée ? Je t’ai jamais vu.
Garçon mignon (Dieu) : Bah c’est normal, j’ai toujours été quelqu’un de discret.
Joan : Moi, c’est Joan. (elle lui tend sa main et il l’a prend pou se saluer)
Garçon mignon (Dieu) : Enchanté, Joan.
Joan : C’est le moment où toi aussi tu dois te présenter.
Garçon mignon (Dieu) : Si on marchait un peu.
Joan : Dans la direction opposée à celle du lycée ? Je crois pas, non.
Garçon mignon (Dieu) : Joan, il faut que je te parle.
Joan : Je crois que c’est justement ce que tu es en train de faire.
Garçon mignon (Dieu) : Non, je veux dire parler sérieusement.
Joan : Commence par me dire ton nom.
Garçon mignon (Dieu) : Je t’ai vu tout à l’heure.
Joan : Où tu m’as vu ?
Garçon mignon (Dieu) : J’étais dans ton jardin, je voulais pas te faire peur.
Joan : Qu’est-ce que tu racontes ? C’était toi ce matin ? (Le garçon mignon (Dieu) hoche de la tête pour approuver ce qu’elle vient de dire) Non, ce type était plus vieux que toi.
Garçon mignon (Dieu) : Voilà, c’est difficile à croire mais je n’ai pas toujours la même apparence.
Joan : Qu’est-ce que tu veux exactement ? Pourquoi tu me dis tout ça ? Je préfère te prévenir tout de suite, mon père est flic. Attention, c’est pas un flic parmi d’autres, c’est le plus grand. Tu comprends ?
Garçon mignon (Dieu) : Je sais qui est ton père, Joan. C’est Will Girardi, il est né le 4 septembre 1955 à Chicago, son père était Gérald Girardi, sa mère Eléonore Monroe. Après une enfance sans histoire, il a été au lycée Caprini et à la faculté Morten, puis il a rejoint les forces de police en 1980. Il a rencontré ta mère, Helen Brodie, une ancienne étudiante en art. Tu es leur deuxième enfant, tu as deux frères. Il y a un an et demi, l’aîné a eu un accident de voiture et depuis ce jour Kévin est paraplégique. Ton plus jeune frère, Luke, a 15 ans. Tu aimes saler les melons, le vert est ta couleur préférée et Jim Das t’a brisé le cœur en 4ème. Tu as très peur des clowns.
Joan : Mais qui est-tu ?
Garçon mignon (Dieu) : Je te connaissais déjà avant que tu vienne au monde.
Joan : Bon, je veux que tu me répondes.
Garçon mignon (Dieu) : Je suis Dieu.
Joan : J’ai mal compris.
Garçon mignon (Dieu) : Je suis Dieu.
Joan : Bon, je vais être très claire. N’essais plus jamais de me parler.
Joan s’en va, elle regarde en arrière et regarde le garçon Joan est en cours d’espagnol, les élèves répètent les phrases qui leur dit la prof. Deux élèves assises derrière Joan lui parlent.
Joan : Quoi ?
Elyse : T’as de la chance, je crois que tu as un ticket avec monsieur psychopathe.
Joan (elle tourna la tête et voit un garçon pas très beau assis à coté l’a regarder lui sourire) : Je dois faire quoi, exactement ?
Leslie : Tu te débrouilles.
Joan : C’est pas vrai, il manquait plus que ça.
Joan se retourne vers le garçon mais s’aperçoit que dehors se trouve le garçon du bus.
Mme Marx : Joan ? Joan ? Pouvez lire le paragraphe suivant, s’il vous plaît ? Est-ce que vous pouvez lire le paragraphe le paragraphe suivant ?
Joan : Et bien, non je ne peux pas.
Mme Marx : Non ? Pourquoi pas ?
Joan : Et bien, parce que je ne parle pas espagnol.
Toute la classe rigole et Joan est envoyé dans le bureau du principal, elle marche dans le couloir et se dirige vers l’administration. A l’administration, Helen marche autour du bureau.
Helen : Marlène ? Vous avez eu l’occasion de lire le faux mot d’excuse de Marty Wilkens ?
Marlène : Je crois que oui.
Helen : Vous ne croyez pas que la mère de ce garçon, qui est avocate, aurait écrit que son fils avait une inflammation de la gorge et non pas une enflammation comme c’est noté sur le mot ?
Marlène : Je l’appellerai après le déjeuner. Tiens, regardez qui est là.
Helen : Joan ?
Joan : Oui, maman. On m’a convoqué, sans doute pour me féliciter.
Helen : Ah oui, tu crois ?
Joan : Oui.
Helen : Sûrement pour t’attribuer le prix du plus gros mensonge.
Joan : Tu travail dans mon lycée, et si on faisait un sondage, les gens diraient que je suis privilégiée.
Helen : Je ne crois pas aux sondages.
Le principal sort de son bureau pour chercher Joan.
Principal Chadwick : Ah, mademoiselle Girardi. Qu’y a-t-il cette fois ?
Joan : C’était un simple malentendu.
Principal Chadwick : Oh, j’attends votre explication avec impatience.
Joan (se dirigeant vers le bureau du principal) : Super.
Marlène : C’est la cinquième fois ce mois-ci.
Helen : La quatrième !
Joan marche dans le hall du lycée et voit le garçon mignon (Dieu) qui l’attend. Ils commencent à parler tout en sortant du lycée.
Joan : Eh, Dieu ! Je veux que tu me lâches.
Garçon mignon (Dieu) : Oui, enfin c’est ce que tu crois vouloir.
Joan : Je vais aller voir mon père, te décrire et faire faire un portrait robot. J’te jure que tu seras fiché avant ce soir.
Garçon mignon (Dieu) : Je crois qu’il sera trop occupé à chercher une façon de te punir pour avoir perturbé le cours d’espagnol.
Joan : Je mettais pas trompée, tu m’espionnes.
Garçon mignon (Dieu) : Je suis au courant de tout, ça fait partie de mon travail.
Joan : Comme tu voudras. Donc tu es Dieu.
Garçon mignon (Dieu) : Oui.
Joan : Mais Dieu, Dieu.
Garçon mignon (Dieu) : Tout à fait.
Joan : L’ancien Testament, la Tour de Babel, le buisson ardent, les 10 Commandements. C’est toi ?
Garçon mignon (Dieu) : Il serait plus juste de me définir comme un mélange entre le nouveau Testament et le Coran. Mais oui, c’est bien moi.
Joan : Écoutes, si tu veux que je te croie, il faut me donner une bonne raison.
Garçon mignon (Dieu) : Allez, avoues que tu es troublée.
Joan : Non, pas du tout. (Elle se tourne prête à partir et marmonne) Imbécile.
Garçon mignon (Dieu) : Est-ce que tu me croirais si j’acceptai d’oublier que tu n’as pas tenues ta promesse ?
Joan (se retournant vers lui) : Quelle promesse ?
Garçon mignon (Dieu) : Celle d’être une élève sérieuse, de ne plus répondre mal aux adultes, de ranger ta chambre et d’aller à l’église si je laissais vivre ton frère.
Joan : Comment tu peux le savoir ?
Garçon mignon (Dieu) : Je te l’ai dit, je sais tout.
Joan : Bon d’accord. Je dois te remercier parce que tu l’as laissé vivre ? Je dois te donner quoi ?
Garçon mignon (Dieu) : Rien. Je ne marchande pas, ce serait cruel.
Ils sont en train de marcher dans un parc.
Joan : On reprend depuis le début, d’accord. Disons que c’est vrai, que tu es Dieu.
Garçon mignon (Dieu) : Merci.
Joan : J’ai des questions à te poser.
Garçon mignon (Dieu) : Non.
Joan : Quoi non ?
Garçon mignon (Dieu) : Désolé, en général c’est moi qui pose les questions.
Joan : Attends, tu entends comment tu me parles. Dieu est autoritaire.
Garçon mignon (Dieu) : Je vais essayer de t’expliquer, Joan. La vérité, c’est que je ne ressemble pas à ce que tu vois, je ne ressemble à rien que tu puisses connaître. D’ailleurs tu ne me verrais pas, ce n’est pas ma voix que tu entends, elle te serait trop étrangère pour que tu comprennes, je transcende ton expérience. Si j’ai pris cette forme, c’est parce que je savais que ça te mettrait en confiance. Et si je suis autoritaire, c’est parce que cette notion t’est familière. Tu comprends ?
Joan : Je crois, oui.
Garçon mignon (Dieu) : Tant mieux, parce que je ne suis pas autoritaire, je suis quelqu’un de bien, tu m’aimerai beaucoup.
Joan : Ah. Je ne suis pas croyante, tu sais.
Garçon mignon (Dieu) : Je ne te demandes pas d’être croyante, Joan, seulement d’être en harmonie avec toi-même.
Joan : Ah, d’accord. Et bien ça, ça n’a jamais été le cas.
Garçon mignon (Dieu) : Oui, je sais.
Joan : Très bien, disons que, disons que tu es Dieu.
Garçon mignon (Dieu) : Joan, je suis Dieu.
Joan : Alors, montres-moi un miracle.
Garçon mignon (Dieu) : Comme tu voudras. (il montre un arbre du doigt) Voilà un miracle.
Joan : C’est un arbre.
Garçon mignon (Dieu) : Faisans-en un si c’est si simple.
Joan : Alors, comment ça se passe ? Tu apparais quand ça te plaît, et c’est tout ?
Garçon mignon (Dieu) : Non, non attention. Je n’ai pas décidé d’apparaître, Joan, tu as décidé de me voir.
Joan : Si tu veux. Est-ce que c’est normal que je te trouve très, très mignon ?
Garçon mignon (Dieu) : Je ne serais pas le même la prochaine fois.
Joan : La prochaine fois ?
Garçon mignon : Je te rendrais plusieurs visites, à l’occasion.
Joan : Et pourquoi ?
Garçon mignon (Dieu) : J’aurais quelques petites choses à te faire faire.
Joan : Ah bon. Pourquoi ?
Garçon mignon (Dieu) : Tu as remarqué que je ne donnes jamais de réponses précises. Je veux que tu prennes un travail dans une librairie du centre « la lucarne ». C’est à trois stations de bus. La patron s’appelle Sami, et lui est très autoritaire. Tu dois décrocher cet emploi très vite et surtout aucune question.
Joan : Et si je dis non ? Ça ferait quoi ? Je finirais brûlée ?
Garçon mignon (Dieu) (en rigolant) : Les gens ont vraiment de drôles de certitudes, je n’ai jamais fait brûler personne, je te le promets. Fais ce que j’ai dis. On se verra bientôt.
Joan : Non attends, je voulais savoir…
Garçon mignon (Dieu) : À bientôt, joan.
Joan marche vers la librairie et voit une pancarte sur la porte indiquant qu’ils recherchent un vendeur.
Joan (lisant la pancarte) : « On recherche vendeur, infos à l’intérieur. »
Un homme sort de la librairie et propose à Joan de rentrer dedans mais elle refuse.
Un monsieur : Je vous en prie, allez-y.
Joan : Oh non, non, non.
Will et Helen sont dans leur chambre au lit, ils discutent de leurs vacances.
Helen : La Floride, on a toujours rêvé d’y partir en vacances.
Will : Non, c’est toi qui as toujours rêvé d’y aller. Moi je déteste la mer, le sable et les insectes, et là-bas il y a les trois réunis.
Helen : D’accord. Alors je te propose qu’on traverse le Canada en train.
Will : Helen, les gens vont au Canada quand ils n’ont pas les moyens de partir en vacances.
Helen : Bon d’accord, tu as gagné, on ira passer les vacances chez mes parents.
Will : Ah, je crois que je vais être malade pour les vacances. Je plaisante. Je ne sais pas si je peux prendre des jours, je suis encore en période d’essai, et c’est délicat.
Helen : On est toujours partis au moment de noël.
Will : Penses un peu à Kévin, ça lui feras penser à ses anciennes vacances, à tout ce qu’il faisait avant.
Helen : Il ne fait que regarder la télé depuis des mois, ça le changera au moins.
Will : Il faut lui laisser le temps de reprendre le dessus, c’est pas la peine de le brusquer.
Helen : Je sais, mais ça va faire un an et demi qu’il a eu son accident. Je suis sûr qu’il se sentirait beaucoup mieux s’il trouvait un travail et s’il faisait autre chose de sa vie.
Will : Je crois que tu te trompes, c’est toi qui te sentirais mieux. Chérie, on s’en sort très bien.
Helen : Tu plaisantes. Notre fille a des visions, je te rappelle qu’elle voit des hommes devant sa fenêtre.
Will : S’il te plaît, est-ce qu’on pourrait en parler une autre fois ?
Helen : Oui. Mais tu sais, je crois que ce serait une bonne chose qu’on parte pour les vacances de noël, après tout ce serait comme un nouveau départ. C’est vrai, ce serait génial. Pour la première fois depuis un an et demi, on verrait comment le monde a évolué.
Will : Non, je suis désolé chérie mais moi je n’en ai aucune envie. Parce que ça voudrait dire se résigner au fait que ma vie, que la vie de mon fils sera toujours telle qu’elle est aujourd’hui.
Helen : Tu devrais déjà être heureux qu’il est survécu.
Will : Je le suis, évidement. Je remercie Dieu tous les jours pour cette chance.
Luke est dans sa chambre sur son ordinateur, quelqu’un frappe à sa porte.
Luke : Entrez.
Joan : Salut, tu fais quoi ?
Luke : Je répète pour mon casting de chant.
Joan : Ah.
Luke : Je plaisante, je fais mes devoirs. Non, je ne ferais pas tes maths.
Joan : Oh non, rassures-toi, je suis pas venue pour te demander ça. Tout ce que je veux, c’est discuter.
Luke (mettant ses jambes sur son bureau) : Je t’écoute.
Joan : Alors comme ça, t’es un petit génie intello.
Luke : Je préfère qu’on me qualifie de scientifique, mais…
Joan : Et à part ça, est-ce que tu crois en Dieu ?
Luke : Bien sûr, c’est logique.
Joan : Logique ?
Luke : Si tu adhère à la théorie de la relativité, ce qui est mon cas, et aux lois de la thermodynamique, ce qui est aussi mon cas, et si tu considères le fait que la lumière est consciente, ce qui a déjà été prouvé, Dieu existe forcément.
Joan : Bon d’accord, mais est-ce que tu crois qu’il pourrait par exemple se balader où il veut dans le monde ?
Luke : Comme une personne ? En fait, quand on y réfléchit, c’est pas idiot d’un point de vue empirique. Après tout, c’est une sorte d’énergie, et toute énergie peut prendre la forme quelle souhaite, ça ne dépend que de son taux de vibration.
Joan : Bon, alors si jamais Dieu avait de bonne vibration, est-ce qu’il pourrait choisir de prendre la forme d’un garçon de mon âge super craquant ?
Luke : Nous y voilà, j’aurais dû m’en douter.
Joan : Oui ou non ? Ça se pourrait ?
Luke : Comme disait Faraday, un de nos plus grand physicien, rien n’est trop incroyable pour être vrai.
Joan marche dans les couloirs du lycée, les deux filles du cours d’espagnol viennent lui parler.
Elyse : Salut, Joan. Bon alors, c’est qui le beau gosse ?
Joan : Qui ça ?
Leslie : Celui avec qui tu parlais hier. Tu l’as rencontré où tu vivais avant ? Parce ce que ce qui est certain, c’est qu’il est pas d’ici.
Joan : Tu l’as vu ?
Elyse : Oui, comme les cent personnes qui vous ont croisé.
Joan : Vas-y, décrit-le.
Elyse : C’est bon, t’énerves pas.
Leslie : Attends, tu sais pas à quoi ressemble ton petit copain ?
Elyse : Il est très très mignon. Dis donc, tu m’as fais mal au bras.
Joan : Allez soyez sympa, décrivez-le moi.
Elyse : Ben je sais pas, cheveux bruns, il portait une veste en velours.
Leslie : Orlando Bloom en mieux.
Elyse : Ouais, et d’ailleurs vous aviez l’air de vous disputer.
Joan : Oh mon dieu, non. J’le savais, j’en été sûr. Vous l’avez vu, c’est un type comme les autres.
Elyse : T’es sûr que tout va bien ?
Joan : Mais oui, ça va très bien. C’est pas mon petit copain. Il m’a abordé en sortant du bus, il est bizarre.
Leslie : Alors, tu vas sortir avec lui ?
Joan : Pas du tout, il est complètement cinglé. Il se prend pour Dieu.
Leslie : Ouais, comme tous les mecs.
Au commissariat de police, la mère d’une victime d’un meurtre est en train de parler avec le lieutenant Daghlian.
Mme Dorsett : Faites quelque chose. Faites annuler ce papier tout de suite. C’est un mensonge, je refuse qu’on imprime ça.
Lt. Daghlian : Ça n’a rien à voir avec nous, mme Dorsett. Nous avons seulement établit son profil général.
Mme Dorsett : Qui l’a établie ? Vous ? C’est mon bébé, vous vous en rendez compte ?
Lt. Daghlian : Oui, je sais, désolé.
Will (arrivant près d’eux) : Il y a un problème ?
Lt. Daghlian : Je vous présente mme Dorsett, la mère d’Abigail.
Mme Dorsett : À la télé, ils ont dit que c’était une prostitué. J’ai trouvé ça sur Internet, tout le monde peut le lire.
Lt. Daghlian : C’est le capitaine Girardi.
Mme Dorsett : C’es vous qui avez fait ça ?
Will : Je vous présente toutes mes condoléances.
Mme Dorsett : Est-ce que vous avez réfléchi au fait que c’était la petite fille de quelqu’un ?
Will : Nous le savions, évidement. Mais nous n’avons fait qu’établir un profile général. Malheureusement la presse décide parfois d’imprimer des détails. Je suis vraiment désolé.
Mme Dorsett : Je sais bien ce que ça veut dire, M. Girardi. Dire que c’est une prostitué, ça rassure la population et trouver son assassin devient secondaire. C’est mon petit bébé, alors trouvé-le rapidement.
Helen sort d’un immeuble un prospectus à la main, il représente une mère est son fils handicapée dans une voiture l’air heureux. Elle passe devant un prêtre sans le voir.
Père Ken Mallory : Pour les sans-abri. Donnez ce que vous voulez. Helen prend de l’argent et le met dans une boite et part) Dieu vous bénisse.
Helen (se retournant vers le prêtre, elle se dirige vers lui) : J’ai une question à vous poser. D’après vous, à quoi pense Dieu ?
Père Ken Mallory : Excusez-moi ?
Helen : Oui, j’aimerai savoir ce qu’il a en tête. Je ne vous demande pas un long discours, donnez-moi la version parking publique.
Père Ken Mallory : Ce n’est pas le genre de question qu’on me pose d’habitude. C’est plutôt délicat.
Helen : Eh alors ? Vous portez le col, je crois que ça signifie que vous en savez assez long sur la question.
Père Ken Mallory : Oui, mais ce que vous demandez est très compliqué.
Helen : Ah, et bien essayez au moins. Commencez pas m’expliquer pourquoi il laisse tant de personne souffrir ? Désolé, mes questions vous embarrasse, pardonnez-moi. Je vous laisse tranquille. Je ferais pas semblant, on m’a toujours juré que Dieu était notre père à tous. Et que peut-on dire d’un père qui ne fait tout pour régler les problèmes de ses enfants, hein ? C’est le maître de l’univers, il faut pas l’oublier, ça fait de lui un être extrêmement puissant et il ne fait rien, il a jeté l’éponge ou il a plus d’idées ?
Père Ken Mallory : Madame, je vois que vous traversez une crise spirituelle. Si vous voulez, on peut prendre rendez-vous, ma paroisse est ouverte à tous, vous savez.
Helen : Ah non, non. Non, merci. Excusez-moi encore, je suis un peu sur les nerfs ces derniers temps. (elle lui redonne de l’argent et part) Surtout, bonne chance pour les sans-abri.
Père Ken Mallory : Je prierai pour vous.
Helen (se retournant vers le prêtre): Ah, vraiment ? Vous, vous lui demanderez quoi ?
Père Ken Mallory : D’apporter son aide à la jeune femme du parking publique.
Helen (souriant): Je vois, je vois.
Joan et ses copines font la queue à la cafétéria.
Leslie : Oh, et c’est quelle partie du poisson d’après vous ?
Joan : Cherches pas à savoir.
Elyse : Non merci, je fais un régime, un gâteau suffira. Oh, tu t’installes avec nous ?
Joan : Oui, d’accord.
Leslie : On sera là-bas.
Joan : Bonjour, je peux avoir de la sauce tartare ?
La dame de la cafétéria (Dieu) : Oui, bien sur ma belle, c’est un restaurant quatre étoiles. Tu n’as toujours pas eu le job.
Joan : De quoi vous parlez ?
La dame de la cafétéria (Dieu) : Allons Joan, tu sais très bien de quoi je parle. Je t’avais bien dis que tu n’aurais pas toujours le béguin pour moi.
Joan (regardant autour d’elle): Est-ce qu’on pourrait discuter de ça autre part ?
La dame de la cafétéria (Dieu) : Fais ce que je te demandes et on en aura pas besoin d’en discuter, c’est quand même simple. Tu peux aller t’asseoir maintenant, tu bloques la file. (à l’élève qui est après) Qu’est-ce que tu veux, du
sucre ?
Kévin est dans sa chambre en train de peindre un cheval miniature, Helen entre dans la pièce.
Helen : Salut.
Kévin : Salut. Pourquoi t’es là si tôt ?
Helen : J’ai pris un jour de congé.
Kévin : Pourquoi ?
Helen prend le prospectus et le met sur son bureau.
Kévin : Ouah ! La conduite pour handicapés. Oh, ils ont l’air heureux. J’aurais les dents aussi blanches que ça ?
Helen : Nan, ne me remercie pas.
Kévin : Tu sais, ce qui me fait peur c’est que j’aurai sûrement trop de succès auprès des filles après.
Helen : Tu pourrais peut-être retourner au lycée.
Kévin : Nan, la seule chose qui me poussait à aller au lycée c’était le base-ball. C’est pas moi le cerveau de la famille.
Helen : Bon, l’important c’est que tu fasses d’autres choses.
Kévin : Maman, évidement j’admire beaucoup les gens qui font les paralympiques et je trouverai ça génial d’y participer un jour, seulement pour l’instant ce n’est pas le cas. Mais je vais bien, alors arrêtes de vouloir faire de moi le champion des invalides.
Helen : Quand tu étais un petit garçon, c’était fou, à chaque fois on sortait tous les deux au parc ou dans la rue, les gens…
Kévin : Les gens t’arrêtaient pour te dire à quel point il me trouvait beau.
Helen : Nan, ils te trouvaient tous étonnant. C’est une très grande qualité chéri, et les gens le disent encore aujourd’hui. Tu as toujours eu pleins de projets, tu as toujours aimé la vie. Le fait de ne plus marcher ne doit pas t’empêcher de continuer.
Kévin : Maman.
Helen : Ce n’est plus la mode de marcher, tout le monde fait tout pour éviter de le faire. C’est pour ça qu’il y a de plus en plus de voitures, de skate-boards, de scooters et d’ailleurs on conduit même au golf. C’est fou, non ? Pourquoi ? Parce que les gens détestent marcher. Quand ta sœur rentrera, j’aimerai que tu lui parles.
Kévin : De quoi ?
Helen : Je sens que ça va pas très bien.
Kévin : Tu crois qu’elle devient folle ?
Helen : Non, je crois simplement qu’elle traverse une période difficile, elle a besoin de son grand frère. Tu vois, tout n’à pas changer.
Joan est allongée sur le canapé dans le salon, Kévin entre dans la pièce
Kévin : Salut.
Joan : Salut.
Kévin : Maman veut qu’on parle tous les deux.
Joan (s’asseyant) : Elle a peur que je suis cinglée ?
Kévin : Ouais, bon, alors t’es cinglée ?
Joan (se rallongeant) : Pas du tout.
Kévin : Tant mieux, content d’avoir discuté.
Joan : Peut-être. J’en sais rien. Comment quelqu’un peut savoir s’il est fou ? Y’a des signes qui le prouve ? Y’a peut-être une liste sur Internet.
Kévin : Et bien, il y a des signes qu’on connais tous. Est-ce que tu crois aux extraterrestres, par exemple. Tu pourrais aussi entendre des voix, te prendre pour Michael Jackson.
Joan (s’asseyant) : Et si elles sortent de la bouche de certaines personnes, est-ce que ce sont toujours des voix ?
Kévin : Voilà la situation, maman adore tout ce qui est normal, et papa adore aussi ce qui est normal. Avant mon accident, Luke était le seul de leurs trois enfants à être atteints d’anormalité aigu, et maintenant y’a aussi moi. Tu es leur dernière chance, tu comprends ?
Joan : Tu dis vraiment n’importe quoi.
Kévin : Pourtant ça sonné bien.
Joan : Oh mon dieu, je suis vraiment désolé. Mon dieu, mais qu’est-ce que j’ai fais.
Kévin : Mon dieu.
Joan : Tu l’as sentit ?
Kévin faisant un signe de la tête) : Non, non j’ai rien sentit du tout. Non, rien.
Joan : Sale menteur.
Joan lui jette son verre d’eau à la figure.
Kévin : Ça je l’ai sentit, c’est clair. Tu vas voir.
Kévin se rapproche de Joan et commence à la chatouiller.
Joan : Arrêtes, non !
Joan marche vers la libraire « la Lucarne » et entre à l’intérieur.
Sammy (au téléphone) : Calmes-toi, tu t’étouffes à moitié. Si, tu t’étouffes. (il regarde Joan qui marche dans la librairie) On recommence, est-ce qu’il bouge ? Il respire ? S’il bouge et qu’il respire, c’est qu’il est vivant ! Bon sang, Heidi, s’il fait des bonds c’est qu’il est pas mort du tout, tu comprends ? Je t’avais dis qu’il fallait pas l’adopter, un lapin ça se mange ! Heidi, Heidi non !
Joan (se dirigeant vers le comptoir, et lui tendant sa main) : Bonjour, Joan Girardi.
Sammy : Je ne vends pas les Harry Potter. (il se tourne)
Joan : Non, je viens pour la place. Vous avez mis une affiche dehors.
Sammy : Désolé, j’ai besoin de quelqu’un qui puisse voir par-dessus le comptoir.
Joan : Mais j’ai 16 ans et j’ai déjà pas mal travaillé dans la vie, je vous jure.
Sammy : Ah oui ? Alors citez-moi les quatre livres du quatuor d’Alexandrie. Vous voyez, c’est ce genre de questions qu’on vous posera ici.
Joan : Bon, mais je vérifierai dans l’ordinateur. Je me débrouille en informatique.
Sammy : Oui, oui. Tout le monde se débrouille en informatique, en portable et en numérique aujourd’hui. Seulement personne n’est capable de maîtriser sa vie. Rentrez chez vous, s’il vous plaît. Si je vous engage, je pesterai sans cesse sur votre singulier manque d’éducation et de culture et je crois déjà avoir assez de soucis comme ça.
Joan : C’était votre fille tout à l’heure ?
Sammy : Non, ma femme, une femme qui devient folle quand son lapin tombe malade. Je ne veux pas d’autres personnes puériles dans ma vie.
Joan : Si vous m’engagez, vous pourrez partir régler ce problème. Je sais tenir un registre de compte et répondre au téléphone, et je sais compter jusqu’à dix. Je vous propose un truc, je garde le magasin pendant que vous emmené le lapin chez le vétérinaire et si je ne fais aucunes bêtises, vous m’engagez.
Sammy : Vous avez vos références sur vous ?
Joan : Non, mais je suis envoyée par Dieu. (Sammy l’a regarde) Bien tenté. Alors, c’est sympa d’avoir une vendeuse qui a de l’humour ? Mon père est Will Girardi, il travail dans la police, c’es vrai.
Sammy (lui donnant les clés de la librairie) : Surtout, ne volez rien. N’acceptez aucuns chèques, aucuns remboursements en mon absence. Je serais là vers six heures.
Will et le lieutenant Daghlian sont sur les lieux d’un crime.
Lt. Daghlian : Elle s’appelait Lindsay Mitchell, c’était une étudiante. Sa mère a déclaré sa disparition hier soir. Le décès remonte à 24 heures.
Will : C’est encore lui qui a fait ça ?
Lt. Daghlian : Oui, sûrement. Même empreintes de pieds.
Will : Alors, qu’est-ce que vous comptez faire ? C’est votre enquête.
Lt. Daghlian : Vous feriez quoi ?
Will : J’aurais dû écouter ma mère et devenir médecin.
Lt. Daghlian : Sûrement.
Will : Un baptême au Napalm.
Joan est en train de feuilleter des magazines en écoutant de la musique à la librairie, en même temps Kevin regarde un match de rugby chez lui et Will s’occupe du dossier de la fille au poste. Joan change de livre et regarde un qui parle de Dieu. Elle voit l’heure qu’il est et décide de partir en laissant un mot au patron. Il pleut dehors, un homme arrive derrière elle et commence à lui parler.
Un homme : On partage le parapluie ?
Joan : Est-ce que c’est vous ?
Un homme : Allez viens, tu es trempée, tu vas attrapé froid.
Joan : On devrait mettre en place quelque chose, je ne sais pas, on devrait décider d’un code pour se reconnaître parce que tout à l’heure à la cafétéria j’étais très mal à l’aise.
Un homme : Voilà ma voiture, j’te raccompagne chez toi.
Joan : Ouah, Dieu a une voiture.
Un homme (en ouvrant la portière) : Et ouais.
Joan : Dieu a une voiture très moche. (elle regarde à l’intérieur) Dieu a une matraque. Finalement, je crois que je vais marcher. (elle se tourne pour partir)
Un homme : Ce serait bête, viens il fait froid.
Joan : Non !
Un homme : Ça va bien se passer.
Joan : Non ! Oh !
Joan prend peur et s’enfuit mais l’homme lui cours après. Elle arrive devant la librairie, tente d’ouvrir la porte mais fait tomber les clés. C’est alors qu’un homme s’approche d’elle, elle pousse un cri et se rend compte que c’est en fait Sammy, le patron de la librairie.
Sammy : Qu’est-ce que vous faîtes ? Pourquoi est-ce que vous partez ?
Joan : Il… Il y avait un homme.
Sammy : Quoi ? Quel homme ?
Joan : Il a essayé de m’enlever dans sa voiture.
Sammy : Je ne vois personne.
Chez elle, Joan est dans le salon et parle avec ses parents.
Joan : J’avais prévu de rentrer à six heures, seulement le patron est revenu très tard. Je voulais pas t’inquiéter.
Helen : Attends. Si je comprends bien, tu as pris un travail sans dénier nous prévenir.
Joan : Tu demandes toujours à Kévin d’en trouver un.
Helen : Je le dis à Kévin. Toi tu es encore à l’école.
Joan : Beaucoup de parents trouveraient ça très courageux.
Helen : Des parents qui n’auraient pas vu ton bulletin.
Joan : En plus, il y avait un homme dans la rue, il était vraiment très bizarre.
Helen : Pardon ? Tu aurais dû nous le dire tout de suite.
Joan : J’avais peur que ça t’énerve.
Helen : Trop tard.
Will : Helen, si tu me laissais régler cette histoire, chérie.
Helen : Très bien, c’est ton tour, tu t’en sortiras forcément mieux que moi. (elle sort de la pièce)
Joan : Je ne te mens, papa. J’te jure qu’il y avait un homme dans la rue.
Will : Celui de ce matin ?
Joan : Non, en fait c’était un autre.
Will : Pourquoi tu fais ça ? Tu te sens mal en ce moment ? Tu as besoin d’attention ? Parce qu’il y a un homme très dangereux en liberté quelque part. Alors si c’est vrai, si quelqu’un te suis, je dois absolument le savoir.
Joan : Je dis la vérité. Enfin, c’est difficile à dire. Pour celui que j’ai vu dans le jardin ce matin, j’ai dû me tromper, mais pour ce soir, il semblait réel. (elle commence à pleurer) Je n’ai rien fait pour attirer tout ça, papa.
Will : Dis-moi de quoi tu parles. Quoi qu’il se passe, tu dois me le dire, mon ange. On réglera tout ça. Je t’emmènerai voir un médecin, un avocat ou un prêtre s’il le faut.
Joan (pleurant) : Non.
Will : Je réglerai tes ennuis. C’est mon travail. Regardes-moi. (il prend son visage dans ses mains) Il est hors de question que je te perde. Je ne laisserai rien t’arriver. Tu comprends ce que je dis ?
Joan (pleurant) : Oui.
Will l’embrasse sur le front et lui fait un câlin.
Au commissariat de police.
Sergent Drake : Bonne nuit, lieutenant.
Lt. Daghlian : Bonne nuit.
Sergent Drake : Le capitaine est parti très tôt.
Lt. Daghlian : Il avait une affaire de famille à régler.
Sergent Drake : Il est très bizarre, non ?
Lt. Daghlian : C’est notre patron, sergent.
L’officier Osborn entre le commissariat, il tient un homme menotté qu’il place sur une chaise, puis se dirige vers le lieutenant Daghlian.
Officier Osborn : Bonsoir, lieutenant.
Lt. Daghlian (regardant l’homme arrêté) : Osborn, venez voir un peu. C’est qui ?
Officier Osborn : Il roulait à 90 en ville, il a brûlé un feu rouge et c’est montré un peu hostile. J e voulais lui donner une leçon et le laisser partir.
Lt. Daghlian : Vous l’avez contrôlé ?
Officier Osborn : Il n’a rien sur lui, même pas un ticket de parking. C’est pas bien grave, mais comme il se la jouait, j’ai voulu lui faire peur.
Lt. Daghlian : Gardez-le ici cette nuit.
Officier Osborn : Pourquoi ?
Lt. Daghlian : Disons outrage à agent. Je t’interrogerai demain matin.
Officier Osborn : D’accord.
Sergent Drake : Vous voulez l’interroger parce qu’il a brûler un feu ?
Lt. Daghlian : Euh, oui. Et le chef l’interrogera avec moi.
Le lieutenant Daghlian regarde l’homme arrêté et remarque qu’il porte des chaussures correspondant à celui du tueur et qu’il y a de la boue en dessous.
Joan est dans son lit en train de dormir quand une voix recommence à l’appeler. Elle se réveille et voit son frère à la porte de sa chambre.
Kévin : Joan. Euh, j’apprécie beaucoup ce que tu fais, tu sais. Ça t’a attiré des ennuis et c’était un peu stupide, bien sûr, mais c’était courageux. Merci, j’ai compris ton message.
Joan : Y’avait un message ?
Kévin : Ma petite sœur a réussi à trouver un emploi, ce qui fait que je n’ai plus d’excuses, alors. En fait, tu m’as mis la honte pour que je revive, mais il était temps. Bravo. Allez, tu peux te rendormir.
Joan se recouche, commence à prendre ses écouteurs mais les reposent, comme pour se dire qu’elle n’a plus peur. La caméra s’éloigne de sa chambre et nous montre le ciel étoilé.
FIN
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